« Cela a commencé avec mon grand-père, qui est arrivé au Canada en 1905 », a raconté Brett Reidpath, propriétaire de l’entreprise familiale de troisième génération, Reidpath Wild Blueberry Co. « À la fin des années vingt ou au début des années trente, il est parti de Toronto et s’est retrouvé à Richibucto. Il n’avait pas de grand plan quant à ce qu’il allait faire, mais il avait des relations et des amis qui l’ont amené ici », a ajouté M. Reidpath.
Le grand-père de M. Reidpath, A.M., a rapidement commencé à acheter et à vendre des bleuets sauvages. Son poste d’achat recevait des produits frais de producteurs locaux, nettoyait et emballait les baies, puis les expédiait par train vers Boston, Montréal et plus loin encore. À sa retraite, A.M. a transmis l’entreprise à son fils (et père de M. Reidpath), Gordon, qui a continué à diriger l’entreprise tout en étant agriculteur.
« J’ai grandi dans les bleuets sauvages, cueillant les baies et conduisant des camions l’été », a mentionné M. Reidpath. « Nous avons toujours exploité une ligne de produits frais. Quand j’étais enfant, c’était dans la cour de mon grand-père, juste pour servir le marché local. Dès que j’ai obtenu mon permis de conduire, je partais du champ avec mon carnet de factures ou mon bon de ramassage, rentrant parfois chez moi aussi tard que deux heures du matin. J’ai obtenu mon diplôme, je suis parti dans l’Ouest et j’y ai passé ma jeunesse, mais je n’ai jamais pu m’éloigner des bleuets sauvages. »
En 2000, M. Reidpath est retourné à Richibucto pour reprendre l’entreprise familiale. Il a également commencé à cultiver à plus grande échelle, devenant ainsi le premier véritable producteur de bleuets de la famille. Pour lui, maintenir le poste d’achat en plus de cultiver a toujours été une nécessité en raison des interactions qu’il chérit et des amitiés qu’il entretient depuis des dizaines d’années.
« J’y suis parvenu d’une façon différente de la plupart des gens à qui vous parlez », a-t-il signalé. « Je ne suis pas un poste ouvert. Je travaille avec un groupe de producteurs. Beaucoup d’entre eux ont commencé à cultiver des bleuets avec mon père dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix. Ils sont comme mes oncles. Cinq ou six d’entre eux sont âgés de plus de 70 ans et sont comme des membres de ma famille, vous savez? Nous formons toute une communauté et j’apprécie cela. »
De même, lorsqu’on lui demande ce qui le passionne au jour le jour, M. Reidpath est concis : « Les gens. » Sa vie tourne autour des bleuets sauvages, et il insiste sur le fait que nous vivons dans la meilleure province qui soit pour produire des bleuets sauvages.
« J’ai grandi parmi eux, je vis avec eux, et cela va peut-être sembler presque évangélique, mais il faut absolument parler aux gens de la génialité des bleuets sauvages », a déclaré M. Reidpath. « Nous cultivons un fruit tellement extraordinaire que je peux vous sortir dix faits en trente secondes qui vont tout simplement vous épater. Par exemple, le bleuet sauvage que vous achetez à votre stand local est le même fruit que les gens d’Elsipogtog et de toutes les communautés autochtones d’ici ont mangé et cueilli pendant dix mille ans. Il n’a pas changé. »
« Chaque poignée de bleuets sauvages devrait avoir un goût différent », a-t-il poursuivi. « Dans un champ moyen, il y a trois à cinq variétés différentes de bleuets. Elles ont toutes des niveaux de sucrosité, des degrés de maturité et des couleurs de peau différents. Et elles sont cueillies et mélangées. Chaque poignée devrait avoir un goût un peu différent, mais cette différence devrait être à peu près la même d’une poignée à l’autre. »
Naturellement, les bleuets sauvages sont un aliment de base dans la maison des Reidpath, bien qu’il soit difficile de choisir un plat qui mette le plus en valeur le superfruit du Nouveau-Brunswick.
« Une vraie tarte aux bleuets est tellement dégoulinante qu’elle est pratiquement immangeable », a plaisanté M. Reidpath. « Celle que votre grand-mère, votre tante ou votre oncle préféré faisait. Ça devrait être juste des bleuets avec un peu de sucre et une bonne pâte autour. Si vous découpez une tarte aux bleuets et qu’elle semble garder sa forme, comme le Jell-O, cela ne me plaît pas. »
« Hier soir, j’ai mangé un bol bien rempli de gâteau aux bleuets que ma mère avait fait, avec de la crème glacée », a-t-il renchéri. « Une autre utilisation que j’adore, c’est les bleuets sauvages congelés que vous sortez de votre congélateur pour mettre dans votre bol de Cheerios. Ajoutez un tiers ou une demi-tasse de bleuets congelés à vos céréales. Et lorsque vous terminez votre bol, vous avez une tasse de lait bien froid à saveur de bleuets. C’est ce que je préfère! »